Si Bertrand Cantat voit le jour à Pau dans le département des Pyrénées- Atlantiques, le 5 mars 1964, c’est en Normandie que se déroule son enfance. En premier lieu à Lillebonne, à la cité du Clairval puis à Notre-Dame-de-Gravenchon, petite ville provinciale située en bord de Seine, entre Rouen et le Havre. Il effectue la majeure partie de sa scolarité au collège Louis-Pasteur où il commence à se frotter à l’écriture de textes intimistes. L’éducation musicale que lui donnent ses parents se borne alors à l’écoute de morceaux classiques ainsi qu’aux géants de la chanson française que sont Georges Brassens et Jacques Brel.

Très tôt Cantat cultive ses propres goûts musicaux et se passionne notamment pour les Doors et les textes sombres et poétiques de Jim Morrison. Tout en suivant de très près l’émergence du mouvement punk qui le marquera fortement, le désinhibera et l’incitera à se lancer corps et âmes dans la musique.

En 1980, ses parents déménagent dans le sud-ouest. Cantat fréquente alors le lycée Saint-Genès à Bordeaux. C’est là qu’il effectue une rencontre qui s’avèrera décisive pour la naissance de Noir Désir, celle de Serge Teyssot-Gay, d’un an son cadet. Les deux amis ont la musique comme passion commune. Ils décident de s’associer et partent à la recherche d’autres musiciens susceptibles de les rejoindre. Finalement c’est par le biais d’une petite annonce que les deux amis dénichent les deux autres membres du groupe : Denis Barthe officiera à la batterie tandis que Fréderic Vidalenc jouera de la basse. L’aventure du groupe qui révolutionnera la scène rock française peut vraiment commencer. Bertrand Cantat ne jouant d’aucun instrument hormis l’harmonica, devient tout naturellement le chanteur de la petite troupe. Le groupe prend alors le nom de Psychoz avant d’opter pour celui de Noir Désir.

C’est sur la scène que Bertrand Cantat s’épanouit pleinement et donne toute la mesure de son talent. Se dépensant sans compter, il ravit ses fans en interprétant ses chansons avec une intensité et une rage hors du commun. Ce qui lui vaut parfois de tomber en syncope comme lors d’un concert donné à Besançon. Il met à mal aussi ses cordes vocales d’où la nécessité d’une opération qui obligera le groupe à effectuer de longues plages de repos. Cantat en profite pour visiter le Mexique et se familiariser avec l’Amérique du Sud.

Parallèlement à son activité au sein de Noir Désir, Bertrand Cantat aime aussi à se frotter à d’autres univers musicaux. C’est ainsi qu’il donne de la voix auprès de Yann Tiersen, d’Alain Bashung, de Brigitte Fontaine ou encore de Denez Prigent.

La vie de Cantat bascule dans le drame lorsque le 27 juillet 2003 à Vilnius, en Lituanie, éclate une violente dispute avec sa compagne d’alors, Marie Trintignant. Des coups sont échangés. Le 1er août 2003 Marie Trintignant décède. Cantat est incarcéré avant d’être condamné par la justice lituanienne à huit ans d’emprisonnement. En 2004 il est transféré en France pour purger le reste de sa peine à la prison de Muret, en banlieue toulousaine. Il obtient une libération conditionnelle pour bonne conduite le 15 octobre 2007.

Alors qu’il tente de se reconstruire, un autre drame vient le frapper de plein fouet. Sa femme et la mère de ses deux enfants, Krisztina Rády, se donne la mort le 10 janvier 2010 à son domicile en présence de Cantat.

Il faut attendre la fin de l’année 2010 pour revoir Bertrand Cantat sur une scène lorsqu’il chante avec le groupe Eiffel trois chansons lors du festival les Rendez-vous de Terres Neuves à Bègles.

Il renouvelle l’expérience avec le groupe Shaka Ponk lors d’un concert donné au Zénith de Paris.